TextE : Norbert Böwing PHotos : Florian Strigel
Responsabilité vraie
Dans le Vorarlberg, en Autriche, l’agriculteur Tobias Ilg a fait l’achat pour son entreprise d’un Scania G 410 flambant neuf à motorisation propre GNC. Précisons tout de suite que Tobias n’est pas n’importe quel agriculteur, et que le Scania G 410 n’est pas non plus n’importe quel camion.
À Dornbirn, en Autriche, tout le monde connaît Tobias Ilg. Dans cette région du Vorarlberg, c’est tout de même grâce à lui avec ses sept installations de traitement biomasse et ses centrales thermiques que la plupart des habitants ont bien chaud chez eux. Tobias Ilg est âgé de 45 ans et agriculteur. Agriculteur énergie, même. En 2018, il a été élu « Agriculteur énergie de l’année » des pays germanophones par le jury du CeresAward. C’est donc quelqu’un dont la parole compte et que l’on écoute quand il est question d’énergies renouvelables.
En l’an 2000, Ilg a repris l’entreprise agricole de son père avec son étable et ses 20 vaches. Comme bien d’autres, sa famille vivait des revenus de la ferme. C’est la chaleur propre d’une chaudière écologique alimentée en copeaux de bois qui a bouleversé la vie des Ilg. Tobias Ilg est devenu un éco-pionnier et a commencé d’investir dans des centrales thermiques modernes. Il est aujourd’hui un précurseur dont le premier objectif est de préserver les ressources naturelles et de boucler fermement la boucle de la revalorisation.
Tobias Ilg, directeur gérant de la société Energiewerk Ilg, à propros des avantages du Scania G 410 GNC pour son entreprise.
L’achat d’un Scania G 410 au gaz naturel correspond pour Tobias Ilg à la réalisation d’un rêve car ce camion entre parfaitement dans sa vision d’une mobilité carboneutre. Toutes ses activités professionnelles visent la production d’une énergie écologique et sans incidence sur le climat. Ilg utilise ses installations de traitement biomasse et ses centrales thermiques pour transformer en énergie et en électricité des copeaux, autrement dit des résidus de scierie classiques de la filière bois. La région du Vorarlberg économise ainsi quelque deux millions de litres de fioul domestique par an.
Bien entendu, il faut d’abord aller chercher ces résidus – il serait plus indiqué ici de parler de matières premières – dans les scieries, généralement situées très en altitude et à l’écart des routes stabilisées. « Il nous fallait donc un véhicule sur châssis 6x4 offrant un niveau de couple élevé et qui passe quasiment partout. Le nouveau Scania de 410 ch correspond au modèle le plus puissant actuellement disponible en GNC », explique le gérant de la société EnergieWerk Ilg GmbH à propos des critères qui l’ont poussé à acheter le G 410, dont le couple maxi s’établit à 2 000 Nm.
Pour Tobias Ilg, rouler dès aujourd’hui carboneutre grâce au Scania G 410 n’est pas simplement une question de conviction mais de « responsabilité vraie ». « À force de voir les politiques se noyer dans des discussions sans fin sur la motorisation de l’avenir, on finit par oublier qu’il existe de nombreux domaines dans lesquels nous pouvons agir dès maintenant. » Pour Ilg, l’achat du nouveau Scania en constitue la meilleure preuve. « Nous roulons au biométhane et au biogaz parce qu’à la différence d’alternatives futures, cette technique existe aujourd’hui, qu’elle est éprouvée et qu’elle fonctionne sans problème », argumente-t-il. Il n’est pas convaincu par l’électromobilité parce que la question des batteries et de leur élimination n’est toujours pas résolue. « C’est la raison pour laquelle je crois fermement que l’avenir se trouve du côté des véhicules GNC. »
L’excellent niveau de conseil prodigué à Tobias Ilg par son interlocuteur de la concession Scania du Vorarlberg fait que les partenaires se tutoient aujourd’hui tout naturellement. Outre le caractère écologique du nouveau camion, la principale exigence posée par Ilg portait sur la flexibilité d’usage du châssis. « Tobias savait exactement ce qu’il voulait et il savait aussi que le Scania G 410 et sa nouvelle motorisation représentaient la solution idéale. Pour nous, en montagne, c’est déjà bien autre chose que le moteur de 340 ch, on peut dire que ça dépote. Nous proposons nos camions au gaz avec les configurations d’essieux les plus diverses », explique Marcel Wiedner, conseiller de vente Scania.
Maintenant qu’il est en service, on voit tout ce qu’il est possible de faire avec le G 410. Ilg s’est arrêté en connaissance de cause sur une spécification courte et peut monter sur son véhicule une ou plusieurs bennes basculantes superposées comme une simple benne classique basculant par l’arrière. On s’étonne – mais il existe dans le Vorarlberg des tunnels dont le gabarit en hauteur est si réduit que le nouveau Scania ne peut passer qu’avec une seule benne. Les avantages du G 410 sont devenus entre-temps un sujet de conversation récurrent pour les confrères de Tobias Ilg : « Ils voulaient savoir comment ça se passait avec le gaz, et depuis, ils ont vu qu’on n’avait aucun problème et il y en a pas mal qui sont tentés. »
Effectivement, on a constaté une augmentation sensible des demandes et des personnes intéressées. « C’est la vérité car il n’y a pas que pour ce secteur que Scania fournit des tracteurs adaptés et des solutions châssis optimales », rappelle Wiedner. Tobias Ilg va même au-delà car avec son six cylindres en ligne de 12,7 litres refroidi par eau et au carburant méthane, son G 410 est devenu un véritable instrument de marketing. « Comme nous le ravitaillons en biométhane, les émissions polluantes sont si minimes que l’on peut vraiment parler de neutralité CO2. »
Cela fait que, dans la pratique, EnergieWerk est régulièrement contractée par des clients et des communes faisant volontairement le choix de son Scania propre et silencieux. Tobias Ilg : « Au total, c’est donc une décision valable sur le plan économique également car le véhicule est rentable ! On nous confie souvent des missions de transport précisément pour notre neutralité CO2. Ces demandes existent sur le marché car les acteurs ont de plus en plus souvent des exigences écologiques. Avec le G 410, nous pouvons non seulement y répondre mais y répondre avec bonne conscience. »
Le G 410 fait régulièrement le plein de biogaz à la station de Frastanz distante de 25 kilomètres. Le réservoir est plein en huit minutes et confère au camion GNC une autonomie de 400 kilomètres environ. « Pour travailler à l’échelle de la région, cela ne pose aucun problème », confirme Ilg en connaissance de cause. L’agriculteur énergie envisage même à moyen terme de construire sa propre station de ravitaillement en biogaz : « Plus rien ne s’y opposera dès lors que nous aurons suffisamment de personnes intéressées. » Étant donné la force de conviction de Tobias Ilg à propos de son Scania et de sa motorisation GNC, cela ne devrait pas prendre très longtemps.
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